LA ZONE DE LIBRE-ECHANGE CONTINENTALE AFRICAINE (ZLECAF) ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE
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- 31 mai
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Résumé La persistance d’une pauvreté généralisée et extrême est peut-être le plus grand échec de l’économie mondiale contemporaine et le plus grand défi qu’elle doit relever à ce XXIème siècle. L’Afrique demeure le continent où l’on trouve un grand nombre de pauvres. Dans sa lutte contre contre ce fléau, elle peut bénéficier de l’apport de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF). Dans cette étude, notre objectif est de démontrer que l’intégration régionale constitue un outil nécessaire pour éradiquer la pauvreté. Pour ce faire, nous avons recouru à la méthode structuro-fonctionnaliste, aux techniques documentaires et à la théorie de la Zone de Libre-Echange. En effet, la zone de libre-échange continentale africaine offre aux pays africains les avantages économiques et sociaux potentiels. Nous pensons que sa réalisation nécessite entre autres la coopération entre les pays africains pour simplifier et harmoniser les procédures de commerce et de transit Termes clés : Amérique, balkanisation, Etat failli, gouvernement mondial, guerre froide, Guerre préventive, Hégémonie, souveraineté, Vassalisation. Abstract
The persistence of widespread and extreme poverty may be the greatest failure of the contemporary global economy and the most significant challenge it faces in the 21st century. Africa remains the continent with the highest number of impoverished individuals. In its contest against this torment, it can benefit from the contributions of the African Continental Free Trade Area. In this study, our objective is to demonstrate that regional integration is a necessary tool for eradicating poverty. To this end, we used the structural-functional method, documentary techniques, and the theory of Free Trade Areas. Indeed, the African Continental Free Trade Area offers African countries potential economic and social advantages. We believe that its implementation requires, among other things, cooperation among African nations to simplify and harmonize trade and transit procedures. Keywords: regional integration, African Continental Free Trade Area, poverty, Africa.. |
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INTRODUCTION
Les relations de coopération économique entre la Chine et l’Afrique se sont considérable La persistance de la pauvreté à notre époque témoigne d’une faillite morale.
https://webapps.ilo.org/public/french/bureau/dgo/speeches/somavia/2003/ poverty.pdf, consulté le 05.09.2024
En dépit de certains progrès, il faut se rendre à l’évidence : alors qu’il n’y a jamais eu autant de richesses, ceux qui vivent dans la misère se comptent par millions. La pauvreté est une réalité complexe, profondément ancrée, universelle. La moitié ou presque de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour. Plus d’un milliard de personnes subsistent avec un dollar par jour, voire moins.
Mais les statistiques ne peuvent mesurer les effets les plus pervers de la pauvreté : sentiment d’impuissance et d’indignité, incapacité de penser, de prévoir ou de rêver au-delà du combat quotidien pour la survie. Pour les hommes, la pauvreté est un cauchemar, un cercle vicieux: santé déficiente, capacité de travail réduite, faible productivité, espérance de vie raccourcie. Pour les familles, les conséquences sont non moins dévastatrices : scolarisation défaillante, manque de qualifications, précarité du revenu, procréation prématurée, mauvaise santé, décès précoce.
Pour les sociétés humaines, la pauvreté est une malédiction : elle fait obstacle à la croissance, engendre l’instabilité, empêche les pays d’avancer sur la voie du développement durable. Pour nous tous, et pour toutes ces raisons, son coût en vies humaines gâchées est démesurément élevé. Mais la pauvreté comporte une autre dimension. Ceux qui vivent dans le dénuement puisent dans des réserves insoupçonnées de courage, d’ingéniosité, de détermination, de solidarité pour subsister jour après jour. Pour eux, il n’existe ni filet de sécurité ni aide publique, ou si peu.
Cette capacité de se battre contre l’adversité témoigne de la résilience et de la créativité de l’esprit humain. Sous bien des aspects, les travailleurs pauvres sont des entrepreneurs par excellence. Les gens pauvres affrontent chaque journée avec la volonté de survivre mais sans aide ni possibilité d’améliorer leur sort. On peut imaginer où leurs efforts les mèneraient si une perche leur était tendue. Pour lutter et éradiquer la pauvreté plusieurs stratégies ont été mises en place sur le plan tant national que mondial.
C’est pourquoi la réduction de la pauvreté apparaît de plus en plus comme un enjeu de développement important dans la littérature économique, comme dans les milieux politiques. D’ailleurs, l’élimination de la pauvreté était le tout premier Objectif de huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés aux Nations-Unies en 2000 lors de la conférence du millénaire, et elle reste en première place dans la liste des Objectifs de développement durable (ODD), qui oriente les priorités du développement depuis 2015.
Si depuis les années 1980, on constate globalement dans les pays en développement une baisse sensible de la pauvreté d’environ un point par an en moyenne, cependant les progrès n’ont pas été uniformes à l’intérieur des régions et d’une région à l’autre. La pauvreté a fortement reculé dans la plupart des pays d’Asie, mais en Afrique, les progrès ont été plus lents et en particulier en Afrique subsaharienne. L’incidence, l’intensité et la sévérité de la pauvreté restent élevées dans cette région.
Depuis quelques années, l’actualité en Afrique est dominée par la création et le lancement de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), considérée comme un instrument de la lutte contre la pauvreté car elle promet de faire du continent un acteur moderne, industrialisé, soudé et influent sur la scène mondiale. Une Afrique moderne qui n’épuiserait plus ses richesses minérales pour les exporter vers les marchés étrangers, mais industrialiserait ses économies, stimulerait l’esprit d’entreprise de sa jeunesse en plein essor et donnerait à ses habitants la possibilité de vivre une vie meilleure. Cette étude vise donc à démontrer le rôle que peut jouer l’intégration régionale, particulièrement la ZLECAF comme instrument de la lutte contre la pauvreté.
A ce propos, la ZLECAF vise à utiliser le commerce comme un moteur de croissance et de développement durable en stimulant le commerce intra-africain. Elle est plus qu’un engagement à éliminer les droits de douane, réduire les formalités administratives ou simplifier les contrôles douaniers.
Ce qui conduira à l’élargissement des marchés des pays Africains et permettre aux entreprises de commercer plus facilement en Afrique et de profiter de la croissance de leur propre marché , introduire des mesures réglementaires telles que des normes sanitaires et la suppression des barrières non tarifaires au commerce , établir un marché libéralisé pour les biens et les services , faciliter les flux de capitaux , faciliter les investissements en créant un grand marché, catalyser l'introduction de nouvelles technologies pour accroître la productivité , renforcer la compétitivité des économies membres , promouvoir le développement industriel par la diversification , développer des systèmes de valeur ajoutée pour les produits.
Toutes ces opportunités qu’offre la ZLECAF pourront doper la croissance économique, créer des emplois, augmenter le revenu moyen des africains et réduire ainsi la pauvreté en Afrique.
De ce qui précède, cette étude analyse l’incidence que pourrait avoir la réalisation de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) sur la pauvreté en Afrique. Pour ce faire, le recours à la méthode dialectique et aux techniques documentaires ont été nécessaires pour réaliser notre étude. En outre, notre analyse s’est appuyée sur la théorie de l’Union Douanière.
Ainsi, hormis l’introduction et la conclusion, cette dernière comprend deux points. Le premier traite de l’intégration économique et la pauvreté, tandis que le deuxième analyse l’incidence de la ZLECAF sur la réduction de la pauvreté en Afrique.
I. L’INTEGRATION ECONOMIQUE ET LA PAUVRETE
Il est question d’analyser les concepts opératoires de notre étude, notamment l’intégration économique, la pauvreté et aussi d’établir le rapport théorique entre ces deux concepts.
I.1.INTEGRATION ET NTEGRATION ECONOMIQUE
On ne peut parler de l’intégration économique sans fixer les lecteurs sur la signification du concept « intégration ».
En effet, dans la hiérarchie des mots obscurs et sans beauté dont les discussions économiques entourent notre langue, le terme d’intégration occupe un bon rang. (PERROUX, F., 1984).
Ce terme s’emploie dans les domaines les plus divers de la science, depuis la mathématique jusqu’à la politique, en passant par l’économie, la sociologie, et il est également étudié sous différents angles. Un auteur axera son analyse sur son contenu, un autre s’intéressera davantage à ses aspects institutionnels, tandis qu’un troisième accordera une attention privilégiée aux conditions nécessaires à sa naissance et son développement.
A cet effet, sa définition soulève un certain nombre de problèmes liés aux différentes formes et nuances qu’elle renferme. C’est ainsi qu’on parle de l’intégration économique, de l’intégration socioculturelle, de l’intégration professionnelle et de l’intégration politique. (LABANA LASAY’ABAR et al, 2006.)
D’une manière générale, intégrer c’est rassembler les éléments pour en former un TOUT ou encore, c’est réunir les parties existantes de façon à faire un TOUT organique ou encore augmenter la cohésion d’un TOUT déjà existant. (PERROUX, F., 1954.)
L’intégration désigne un processus qui tend à réunir des individus ou des groupes des individus de la manière à faire un système et ou à établir une interdépendance plus étroite entre les membres, individuels ou collectifs, du corps social, d’un système politique interne visant à la maximisation du bien social et à la maximisation de cohésion systématique (KABENGELE DIBWE, 2008).
Lalande définit l’intégration comme étant l’établissement d’une interdépendance étroite entre les parties d’un être vivant ou entre les membres d’une société (LALANDE, A, 1962).
Pour CUVILIER, A., l’intégration est l’ensemble des phénomènes par les quels se constitue l’unité organique d’un être vivant, d’un système mental, d’une société (Cuvilier, A., 1961).
Dans sa définition courante, l’intégration désigne le développement de rapports économiques, sociaux et politiques créant une interdépendance croissante entre des Etats. L’intégration s’inscrit dans un espace géopolitique spécifique (DE SERNARCLENS, 2001).
C’est l’aspect économique qui sera traité dans cette étude. Toutefois il est nécessaire de souligner que même si le terme « intégration » tire ses origines de l’économie politique, il dépasse la seule dimension économique, parce que s’il y a des structures économiques, il n’y a pas de sociétés économiques au sens précis de ce terme, l’intégration économique est une idée qui apparait comme étroitement dépendante de l’intégration politique (LALANDE, A, 1962).
A. L’intégration politique
Selon David MITRANY (1966, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008). L’intégration politique peut être définie comme une prolifération de la collaboration internationale dans les différentes sphères techniques, transports, santé, culture qui absorbent finalement la sphère politique
ERNEST HAAS (1958, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008) pense quant à lui que l’intégration politique peut être considérée comme la politisation graduelle des buts des acteurs, buts qui étaient initialement de caractère technique et non controversable.
KARL DEUTSCH (1954, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008) pour sa part, définit l’intégration politique comme une relation cohérente des acteurs politiques ou des unités politiques comme les individus, les groupes, etc. dans leur comportement politique.
B. L’intégration économique
L’intégration économique se réalise par la création des zones régionales, par l’intensification des échanges et par le regroupement des ressources rares comme par exemple des capitaux et techniques nécessaires à la réalisation des projets industriels. L’intégration doit permettre de rationaliser l’implantation des industries et favoriser l’industrialisation des pays de la zone (NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008).
David RICARDO (1993, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008) définit l’intégration économique comme une nécessité du commerce international, laquelle nécessité est dictée par l’interdépendance des ressources et disponibilités entre des unités conduisant ainsi à la réalisation de l’intégration.
PAD UGO (1954, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008) définit l’intégration économique comme un processus d’élimination progressive d’obstacles aux échanges entre plusieurs pays, de confrontation entre les politiques respectives, un processus de coordination et d’harmonisation des directives principales.
TINBERGEN (1965, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008) définit pour sa part l’intégration économique comme la création des structures plus favorables à l’économie internationale et susceptible d’introduire tous les éléments favorables à la coordination et à l’unification des États.
Sans négliger la richesse que regorgent autres définitions, celle présentée par PAD UGO répond mieux à notre analyse.
I.1.2. Les formes d’intégration
On distingue trois formes d’intégration : l’intégration nationale, l’intégration régionale et l’intégration internationale.
1. L’intégration nationale
L’intégration nationale est celle qui se réalise à travers les liens d’interdépendances entre les différentes composantes économiques d’un pays, lesquels sont fonctionnels et structurels dans le but d’atteindre un objectif commun (NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008).
2. L’intégration régionale
L’intégration régionale est un processus complexe et multiforme. Issue de nombreux mécanismes et interactions, elle englobe différentes dynamiques et peut être aussi bien impulsée par des processus de facto ou de jure.
Ce type d’intégration permet aux États de créer de grands espaces économiques et des marchés largement bénéfiques aux pays membres. Sur le plan économique, le processus vise à créer une entité nouvelle à partir des unités économiques nationales (NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008).
Selon SMOUTS et alii, l’intégration régionale est « le processus par lequel la régularité et l’intensité des interactions entre certains États et entre certaines sociétés s’accroissent, permettant la constitution d’une communauté de sécurité, d’une interdépendance économique accrue, d’une identité partagée favorisant, dans une aire géographique particulière, le développement d’actions collectives institutionnalisées pouvant aller jusqu’à l’unification politique » SMOUTS, M. C., et al. , 2003, p.275).
PAUTET estime que, par l’intégration régionale, « des États appartenant à une même région du monde concluent entre eux des accords pour améliorer leurs liens. C’est donc l’effacement progressif des frontières entre pays voulant s’associer dans une démarche de coopération économique, voire politique » (PAUTET, A, 2004, p.183).
Le COMESA, la CEEAC constitue des exemples d’intégration régionale en Afrique.
3. L’intégration internationale
Pour Haas (1958, cité par NTUAREMBA, ONFRE, L., 2008), l’intégration internationale est le processus par lequel les acteurs politiques de différentes communautés nationales sont déterminés à réorienter leurs allégeances, leurs aspirations et leurs activités politiques vers un nouveau centre dont les institutions possèdent ou demandent la juridiction sur les États nationaux préexistants.
Pour Charles ALGER (1965, cité par ABI- SAAB, 1980), l’intégration internationale est le processus par lequel les décisions qui étaient prises au paravent par des responsables d’États-nations distincts sont maintenant prises par des personnes qui relèvent d’un centre nouveau (l’organisation internationale).
C’est l’intégration régionale qui concerne notre étude. Cette dernière se réalise à travers les étapes.
I.1.3. Les étapes de l’intégration régionale
La théorie traditionnelle de l’intégration développée par BELA BALASSA enseigne que l’intégration économique est un processus séquentiel qui se déroule en cinq étapes suivantes :( CEA, 2004).
Étape 1 : la zone de libre-échange : où les droits de douanes et les restrictions quantitatives sont abolis entre les pays participants, mais chacun d’eux conserve ses propres tarifs douaniers avec les pays non-membres.
Étape 2 : l’union douanière : qui, tout en supprimant toutes les discriminations en ce qui concerne les mouvements des marchandises à l’intérieur de l’union, égalise les tarifs douaniers dans le commerce avec extérieur par l’établissement d’un tarif commun, appliqué à tout produit importé en dehors de l’union douanière.
Étape 3 : le marché commun : il conduit à une intégration complète, puisque l’abolition des restrictions ne concerne pas seulement les échanges des produits, comme dans l’union douanière, mais aussi les mouvements des facteurs de production ; la mobilité parfaite de ceux-ci étant recherchée afin de réaliser l’optimum économique.
Étape 4 : l’union économique : qui, en plus de la suppression des restrictions concernant les mouvements de capitaux, exige une certaine harmonisation des politiques économiques nationales, afin d’éliminer les discriminations dues à des disparités qui peuvent naitre des politiques de libéralisation. Les mesures d’harmonisation concernent les domaines des politiques monétaire, financière, commerciale et sociale.
Étape 5 : l’union économique et monétaire : qui implique un transfert de souveraineté du niveau national à un niveau régional et la mise en place d’une monnaie commune. C’est l’intégration économique parfaite.
Il est nécessaire de souligner que plusieurs auteurs ont analysé les étapes de l’intégration, mais dans cette étude, nous avons préféré présenter le modèle de Bella Balassa. L’avantage de l’approche de Bella Balassa est de considérer l’intégration à la fois comme un processus et comme une situation.
Considérée comme processus, l’intégration est un ensemble de mesures qui vise à supprimer les discriminations entre les unités économiques appartenant à différents pays en vue de l’intensification des échanges. En tant que situation, l’intégration est synonyme de l’absence de toutes discriminations entre les économies nationales. Cette distinction en termes de processus et de situation concilie les deux approches traditionnelles de l’intégration à savoir : l’intégration par le marché et l’intégration résultant de la volonté politique.
Comme l’UE, la plupart de Communautés Économiques Régionales en Afrique ont adopté ce modèle de Bella Balassa pour réaliser leur intégration.
En ce qui concerne la nécessité de l’intégration, il sied de souligner que les États recourent à ce processus d’une manière générale pour assurer leur développement. À cet effet, elle demeure un instrument non négligeable de la lutte contre la pauvreté dans le monde.
I.2.La pauvreté
I.2.1. Définition de la pauvreté
La pauvreté est un phénomène complexe et multidimensionnel. Actuellement il n’existe aucun concept universel capable de ressortir ses différentes facettes, les différents degrés de sa sévérité ou les niveaux de sa profondeur. Chaque auteur tente de la définir selon son école ou sa conception.
Étymologiquement, le concept pauvreté vient du mot latin pauper qui signifie pauvre.
Michel Mollat, pense que le pauvre est celui qui, de façon permanente ou temporaire, se trouve dans une situation de faiblesse, de dépendance, d’humiliation, caractérisée par la privation des moyens, variables selon les époques et les sociétés, de puissance et de considération sociale : argent, relations, influence, pouvoir, science, qualification technique, honorabilité de la naissance, vigueur physique, capacité intellectuelle, liberté et dignité personnelle ( Mollat du Jourdin, M, 2006 )
GILLIS et al. (1990, cité par LUZOLELE, L, et NKAKALA, L, 1999) Définissent les pauvres comme ceux qui s’estiment privés des avantages dont jouit autrui dans la société où ils se jugent partie intégrante..
VANDERSCHUEREN et al, (1996, cité par LUZOLELE, L, et NKAKALA, L, 1999) parlent de l’incapacité pour un individu, une famille ou une communauté de satisfaire certains besoins minimums.
MILANO (1994) considère la pauvreté comme étant un manque de ressources matérielles nécessaires que celles-ci soient mesurées en termes monétaires ou de quelque autre manière.
Pour SEN, la pauvreté doit être appréhendée comme une privation des capacités élémentaires qui permettent à un individu de mener le genre de vie qu’il a raison de souhaiter (AMARTYA, SEN, 2003).
WRESINSKI (1987, cité par LUZOLELE, L, et NKAKALA, L, 1999) définit la pauvreté en la distinguant de la précarité « la précarité est l’absence d’une ou plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible..
Néanmoins, dans le souci d’appréhender le phénomène malgré sa complexité, les chercheurs définissent la pauvreté à partir de l’une de ses trois dimensions, à savoir : alimentaire, revenu et besoins fondamentaux de l’homme qui donnent en fait les trois grandes catégories ou approches de la pauvreté. Ces trois approches sont les suivantes : approche économique, approche des besoins humains et approches des capacités humaines.
1. L’approche économique : pauvreté monétaire
La première approche conceptuelle de la pauvreté s’est surtout basée sur le concept de pauvreté monétaire, que celle-ci soit mesurée à partir des revenus ou de la consommation des ménages. Dans le cadre de cette définition, une personne est pauvre si et seulement si elle ne dispose pas d’un revenu suffisant pour satisfaire à un certain niveau de bien-être. (MBAYA KANKWENDA, et al. 1999).
Ainsi, du point de vue des revenus ou de la consommation des ménages une personne est donc considérée comme pauvre si son niveau de revenu ou de consommation est inférieur à un seuil de pauvreté prédéfini. (MBAYA KANKWENDA, et al. 1999).
La méthode à la base de l’approche monétaire de la pauvreté est une méthode comptable qui consiste à établir un seuil monétaire en de ça duquel l’individu est considéré comme pauvre et au-delà duquel il ne l’est pas. (FUSCO, A, 2007).
Par souci de comparabilité, ce niveau de revenu était fixé par la Banque Mondiale à un dollar par personne et par jour, généralement mesuré en termes de parité de change en vue d’appréhender le même pouvoir d’achat. Cependant, le nouveau seuil international de pauvreté, basé sur les de 2017, est fixé à 2,15 dollars. Par conséquent, toute personne qui dispose de moins de 2,15 dollars par jour est considérée comme vivant dans l’extrême pauvreté.
2. Approche des besoins humains de base : pauvreté alimentaire
Dans cette approche de la pauvreté, il s’agit d’identifier un certain nombre de besoins de base à satisfaire absolument pour ne pas être pauvre : se nourrir, se vêtir, se loger, etc. ces besoins sont considérés comme identiques où que l’on soit, même si la manière de les satisfaire varie d’un pays à un autre, selon le climat, la culture ou la situation socio-économique. (MBAYA KANKWENDA, et al. 1999).
Cette approche a été développée essentiellement par l’UNICEF. Cette définition estime que la pauvreté est le fait d’être privé des moyens permettant de satisfaire un minimum acceptable de besoins, notamment alimentaires.
Ce concept de privation ou de dénuement va bien au-delà d’une insuffisance de revenu individuel : il comprend également le besoin de prestations alimentaires, de santé et d’éducation de base, ainsi que de services essentiels qui doivent être fournis par la communauté afin d’empêcher les individus de verser dans la pauvreté.
C’est à partir de cette approche conceptuelle qu’un certain nombre de seuils de pauvreté absolue ne se contente plus de prendre en compte les consommations alimentaires mais intègrent aussi l’approche des besoins essentiels.
Enfin, il convient de souligner que cette vision basée sur la satisfaction de besoins essentiels appartient au courant non utilitariste : il s’agit d’identifier à priori les déterminants de la pauvreté.
En se référant d’une part à la pauvreté monétaire et, d’autre part, à la satisfaction des besoins essentiels, on assiste à un premier élargissement du concept de pauvreté, qui inclut à la fois les éléments monétaires et non monétaires et s’intéresse à la satisfaction de besoins, principalement liés à l’alimentation et aux services sociaux.
Pour évaluer les besoins alimentaires, généralement, il existe deux méthodes dans la littérature à savoir :
- La méthode d’équilibre calorico-protéique utilisée par la FAO,
- La méthode anthropométrique utilisée par l’OMS.
a. La méthode de l’équilibre calorico-protéique
D’après elle, toute personne adulte qui consomme moins de 2300 calories par jour est considérée comme pauvre.
b. La méthode anthropométrique
Cette deuxième méthode, par ailleurs, est utilisée pour évaluer le déficit alimentaire chez les enfants. La malnutrition est la carence des éléments nutritifs, la mesure de cet indicateur nous permet de lister la malnutrition aigüe, la malnutrition chronique et l’insuffisance pondérale.
- La malnutrition aigüe (globale et sévère) ou émaciation : est le rapport entre le poids et la taille, si le poids de l’enfant s’écarte de plus de deux écarts types du poids moyen d’un enfant moyen de la même taille, nous dirons que l’enfant souffre de la malnutrition aigüe.
- La malnutrition chronique : est le rapport entre la taille et l’âge, elle est généralement considérée comme un indice de croissance ;
- L’insuffisance pondérale : est le rapport entre le poids et l’âge de l’enfant. Elle reflète à la fois les effets du retard de croissance et émaciation.
3. Approche des capacités humaines : la pauvreté humaine
Au-delà de cette esquisse des différentes approches de la pauvreté, les travaux du sommet social de Copenhague ont tenté de clarifier et d’unifier le concept de pauvreté.
En effet, les principes d’action et objectifs de ce sommet relatif à l’élimination de la pauvreté insistent sur le caractère multidimensionnel de la pauvreté : « la pauvreté se manifeste sous diverses formes : absence de revenu et des ressources productives suffisantes pour assurer des moyens d’existence viables, faim et malnutrition, mauvaise santé, morbidité et mortalité accrues du fait des maladies, absence ou insuffisance de logement, environnement insalubre, discrimination sociale et exclusion. Une autre caractéristique est que les pauvres ne participent pas à la prise de décision dans la vie civile, sociale et culturelle. (Sommet mondial pour le développement social, 1995).
En d’autres termes, les manifestations de la pauvreté s’appréhendent non seulement par le revenu mais aussi en fonction de l’accès aux services sociaux.
L’approche adoptée par le PNUD vis-à-vis du concept de pauvreté trouve ses sources dans l’élaboration du paradigme de développement humain durable et dans les déclarations et résolutions du sommet de Copenhague sur le développement social, et cherche à concilier et à intégrer les différentes définitions.
La notion de la pauvreté humaine élaborée par le PNUD s’appuie donc sur les acquis des définitions antérieures, en reprend les éléments fondamentaux et enrichit ce processus en basant plus particulièrement son analyse sur le concept de privation de capacités.
Selon cette approche, la pauvreté est perçue comme un déficit d’opportunités et des capacités qui empêchent à un individu ou à une société de mener une existence viable et ou d’atteindre des performances acceptables.
Ainsi, la pauvreté humaine peut être perçue comme le déficit (manque) des capacités humaines essentielles, comme de savoir lire et écrire, d’être correctement nourri (NGALAMULUME NDAMBI 2003-2004).
Le PNUD estime que les besoins fondamentaux de l’existence devraient constituer un droit humain universel, et comprendre non seulement les biens mais aussi toutes les ressources nécessaires à l’épanouissement des personnes, allant jusqu’aux libertés politiques, la sécurité personnelle, la participation à la vie communautaire, plus importants peut être, ils doivent être satisfaits d’une façon qui laisse chacun maître de choisir la manière dont il ou elle désire conduire son existence.(NGALAMULUME NDAMBI 2003-2004)
De ce qui précède, il y a lieu de souligner que la pauvreté humaine est étroitement liée à des performances insuffisantes en matière de santé, d’alimentation et d’alphabétisation, à des déficiences de relations sociales, à l’insécurité, à une faible estime de soi-même et à un sentiment d’impuissance. (NGALAMULUME NDAMBI, 2003-2004).
Dans cette analyse, les approches ou termes de pauvreté humaine ou sociale intègrent dans les besoins fondamentaux non seulement l’alimentation, le vêtement et l’habitat, mais aussi l’accès à l’eau potable, la santé, l’éducation, c.-à-d. des besoins et services qui sont fournis sur une base collective.
Pour déterminer la pauvreté humaine, on se sert de l’Indice de Pauvreté Humaine (I.P.H). On distingue deux sortes de l’IPH : l’IPH -1, concerne les pays sous-développés et l’IPH -2 se rapporte aux pays développés.
L’IPH -1 intègre les éléments ci-après :
- Le manque d’instruction, c’est le pourcentage d’adultes analphabètes ;
- La santé : les insuffisances en termes de longévité représentées par les personnes risquant de mourir avant 40 ans ;
- Le manque des conditions de vie décentes sur le plan de l’économie en général et représenter par un sous indicateur composite comprenant 3 variables :
· Le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau potable,
· Le pourcentage des personnes n’ayant pas accès aux services de santé,
· Pourcentage des enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance pondérale.
I.3. L’intégration régionale et la lutte contre la pauvreté
Deux arguments doivent être soulignés concernant le rôle de l’intégration régionale dans la lutte contre la pauvreté : (Commission Économique pour l’Afrique, 2004).
L’un est l’effet de la croissance sur la répartition des revenus au sein des pays. Le point de vue traditionnel est qu’une croissance accélérée entraîne une plus grande dispersion des revenus.
D’autres données semblent indiquer que l’augmentation du revenu moyen s’aligne exactement sur l’augmentation des revenus des pauvres, c’est-à-dire qu’une croissance accélérée n’influe en rien sur la répartition des ressources.
Par conséquent, l’intégration régionale peut favoriser la croissance et concourir à la lutte contre la pauvreté. Cependant, l’intégration peut également servir d’autres objectifs notamment politiques.
II. LA ZLECAF ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE
La ZLECAF constitue un outil non négligeable pour réduire la pauvreté en Afrique car elle pourrait stimuler davantage la croissance lorsque les gains commerciaux s’accompagneront d’une expansion des investissements.
II.1. LA SITUATION DE LA PAUVRETE EN AFRIQUE
La majorité des pays africains est toujours confrontée à une pauvreté généralisée. Près de 50 % de la population d’Afrique subsaharienne vivent avec moins d’un dollar par jour. La plupart des indicateurs sociaux révèlent également des écarts significatifs entre l’Afrique et les autres régions de la planète. Cependant, les chiffres cumulés masquent des différences significatives, en termes de sources et d’ampleur de la pauvreté au sein du continent, entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, et au sein même des pays en Afrique au sud du Sahara. (Banque Africaine de Développement, Fonds Africain de Développement, Février 2004)
Sur les 1,25 milliard d’habitants d’Afrique pour lesquels des données sont disponibles, 593 millions (47%) sont pauvres selon l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM). Les niveaux de pauvreté varient sensiblement d’un bout à l’autre du continent. Environ neuf citoyens sur dix au Niger (90%) et au Soudan du Sud (92%) sont pauvres. La moitié des habitants de l’Angola (51%) ou de la Mauritanie (51%) le sont, et seulement un quart des habitants du Zimbabwe (26%) ou de la République du Congo (24%). Les pays où le niveau de pauvreté est le plus bas sont la Tunisie (1%) et les Seychelles (1%). (Jennings, Ross et Oldiges, Christian , 2020)
L’Éthiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec presque 110 millions d’habitants, soit quasiment un dixième (9%) de sa population totale. Premier au classement, le Nigéria compte pour sa part presque 200 millions d’habitants, soit 16% de la population totale du continent. Pourtant, chacun abrite 91 millions de pauvres, soit 15% de la population pauvre d’Afrique. Si on les associe à la République démocratique du Congo (9% des pauvres), à la Tanzanie (5%) et à l’Ouganda (4%), ces cinq pays concentrent environ la moitié de l’ensemble des pauvres d’Afrique. Deux des pays les plus peuplés du continent, l’Égypte et l’Afrique du Sud affichent des niveaux de pauvreté relativement bas. Alors que ces deux pays représentent 12% de la population africaine totale, ils abritent seulement 1% des pauvres. (Jennings, Ross et Oldiges, Christian , 2020)
La région la plus frappée par la pauvreté est l’Afrique de l’Est, avec presque quatre pauvres sur dix (38%). Si on l’associe à l’Afrique de l’Ouest (33%), sept Africains pauvres sur dix vivent dans l’une ou l’autre de ces régions. Par opposition, seulement 3% des pauvres du continent vivent dans les pays d’Afrique du Nord.
L’incidence de la pauvreté varie sensiblement d’une région à l’autre. Environ trois cinquièmes des personnes vivant en Afrique de l’Est ou en Afrique centrale sont pauvres. Presque la moitié des habitants d’Afrique de l’Ouest le sont, pour un tiers en Afrique australe. Dans les pays d’Afrique du Nord, moins d’un habitant sur dix est pauvre. L’intensité de la pauvreté est elle aussi variable, allant de 43% en Afrique du Nord à 56% en Afrique de l’Ouest. (Jennings, Ross et Oldiges, Christian , 2020)
Comme on peut le remarquer, l’incidence de la pauvreté varie aussi considérablement d’un pays à l’autre. On estime que plus de neuf habitants sur dix sont pauvres au Soudan du Sud, de même qu’au Niger. Au Tchad, au Burkina Faso et en Éthiopie, le nombre de personnes pauvres est évalué à huit. Par contre, dans les six pays ci-après moins d’une personne sur dix vit dans la pauvreté. Il s’agit de la Tunisie, où l’incidence de la pauvreté est la plus faible, suivie des Seychelles, de la Libye, de l’Algérie, de l’Égypte et de l’Afrique du Sud.
La pauvreté touche plus des jeunes. À l’échelle de tout le continent, le nombre des enfants (considérés comme tout individu de moins de 18 ans) est plus élevé parmi les pauvres. Ceux âgés de moins de 9 ans représentent 31% de la population, mais 38% des pauvres. Si on les associe avec les enfants âgés de 10 à 17 ans, ils constituent la moitié (50%) de la population mais, représentent 57% des pauvres du continent.
Sur les trois cent quarante millions d’enfants de moins de 18 ans qui sont pauvres en Afrique, 225 millions ont moins de 10 ans. C’est pourquoi un appel à la mobilisation générale est nécessaire. Comme on pourrait s’y attendre, les pays d’Afrique où les niveaux de pauvreté infantile sont les plus élevés sont ceux où les niveaux de pauvreté globale sont aussi les plus élevés. Neuf enfants sur dix âgés de moins de 9 ans vivant en Éthiopie, au Burkina Faso et au Tchad sont pauvres, cette proportion étant encore plus élevée au Niger et au Soudan du Sud. (Jennings, Ross et Oldiges, Christian , 2020)
Non seulement les populations plus jeunes sont celles enregistrant les niveaux de pauvreté les plus élevés, mais aussi celles confrontées à l’intensité de la pauvreté la plus grave. En moyenne, les pauvres de moins de 9 ans au Niger et au Soudan du Sud subissent les deux tiers de toutes les privations possibles. C’est la proportion la plus élevée du continent, toutes tranches d’âge confondues. Par conséquent, les IPM des enfants âgés de moins de 9 ans vivant au Niger (0,627) et au Soudan du Sud (0,620) sont également les plus élevés toutes tranches d’âge confondues. (Jennings, Ross et Oldiges, Christian , 2020)
Le fait qu’un individu vive dans une zone rurale ou urbaine d’Afrique influence également le risque de pauvreté. Bien que six Africains sur dix (62%) vivent en milieu rural, ces zones concentrent une part disproportionnée de pauvres. Plus de huit Africains pauvres sur dix (83%) vivent dans des zones rurales, soit presque un demi-milliard de personnes. Toujours est-il que 100 millions de pauvres vivent dans des zones urbaines du continent. L’IPM pour les zones rurales est de 0,355, contre seulement 0,095 pour les zones urbaines. (Jennings, Ross et Oldiges, Christian, 2020)
Cela démontre que l’incidence de la pauvreté est plus élevée dans les zones rurales car un cinquième (21%) seulement des citadins sont pauvres, alors que plus de trois cinquièmes (64%) des ruraux vivent dans la pauvreté. Non seulement l’incidence de la pauvreté est supérieure dans les zones rurales, mais l’intensité moyenne de la pauvreté parmi les pauvres y est également plus élevée 56% pour les ruraux pauvres contre 46% pour les citadins pauvres.
II.2. Les retombées de la lutte contre la pauvreté en Afrique
L’Afrique n’a pas croisé les bras face à la pauvreté, elle s’est engagée dans la lutte pour sa réduction. Il est nécessaire de souligner que la réduction de la pauvreté et de l’inégalité est une caractéristique essentielle de la croissance inclusive.
Ainsi, entre 2010 et 2019, le produit intérieur brut (PIB) réel par habitant en Afrique a augmenté de 0,25%, avec des variations selon les communautés économiques régionales (CER). Au cours de la période 2010-2018, la pauvreté, telle que mesurée à l’aide du seuil de pauvreté et des taux de pauvreté, a diminué en Afrique, avec des variations selon les CER. (CNUCED, Rapport 2021)
En effet, « Le taux d’incidence de l’extrême pauvreté en Afrique, mesuré avec un seuil de pauvreté de 1,90 USD par jour en termes de parité de pouvoir d’achat, était de 40,2 % en 2010 et a diminué à 34,1 % en 2019 » (ECHANDI, R., et al, 2022.)
Néanmoins, cette réduction en pourcentage du taux de pauvreté n’a pas été suffisante pour réduire le nombre absolu de personnes vivant dans la pauvreté. Compte tenu de l’augmentation de la taille de la population, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté sur le continent africain est passé de 408 millions à 442 millions entre 2010 et 2019. En raison des conséquences économiques et sanitaires de la pandémie de COVID-19, on prévoit que 27 millions de personnes supplémentaires ont sombré dans l’extrême pauvreté sur le continent par rapport à 2019, et près de 51 millions par rapport à une situation sans COVID-19 en 2020. (ECHANDI, R., et al, 2022).
Les simulations effectuées dans le cadre du scénario de base indiquent que 317 millions d’Africains vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035. Dans l’hypothèse d’une reprise soutenue de l’économie mondiale, le scénario de base prévoit que la courbe ascendante récente du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté sera inversée. Le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 USD par jour en termes de parité de pouvoir d’achat devrait passer de 469 millions en 2020 à 317 millions en 2035, soit une baisse nette de 152 millions. Cette baisse équivaudrait à une réduction de 35,3 % à 17,0 % de l’indice de pauvreté sur la période de 15 ans, compte tenu de la taille de la population africaine. (ECHANDI, R., et al, 2022).
D’une façon générale, selon les indicateurs de la pauvreté, la situation est meilleure en Afrique du Nord qu’en Afrique subsaharienne. Bien qu’elle soit en hausse en milieu urbain, la pauvreté en Afrique est avant tout un phénomène rural. Elle est liée au faible niveau d’instruction, au mauvais état sanitaire et aux taux élevés de fécondité. Elle a également des dimensions spatiales considérables, d’où les grandes disparités sur le continent. (Banque Africaine de Développement, Fonds Africain de Développement, Février 2004).
Les autres facteurs importants étroitement liés à la pauvreté sont la persistance des conflits, la pandémie du VIH/sida, la mauvaise gouvernance, la baisse des prix des matières premières sur le marché international, l’inégalité entre hommes et femmes dans l’accès aux actifs de production, à la représentation politique, à l’emploi et aux services sociaux. (Banque Africaine de Développement, Fonds Africain de Développement, Février 2004).
II.2. LA ZLECAF ET LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN AFRIQUE
La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) offre une occasion unique de de promouvoir une croissance inclusive, créer des emplois et augmenter le revenu. Notre analyse dans ce deuxième point se fonde sur les scenarios des Investissements Directs Étrangers (IDE) et des échanges de la ZLECAF.
II.2.1. IMPACT DE LA ZLECAF SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE, L’EMPLOI ET LE REVENU
Grâce à la libéralisation totale d’un vaste espace économique, les entreprises ont la possibilité de rationaliser leur production en augmentant leur champ d’action, en envisageant de lancer de nouvelles lignes de produits et en participant à des chaînes de valeur et, dans le même temps, de se développer sans encombre sur le continent en étant guidées par leur clientèle (marché) et les liens qu’elles nouent avec les chaînes de production et d’approvisionnement.
De plus, la participation à des chaînes de valeur continentales permet aux entreprises d’être mieux armées en vue de leur intégration dans des chaînes de valeur mondiales concurrentielles, et donc de tirer parti des économies d’échelle à des fins de croissance et de renforcer leur résilience face aux futurs chocs économiques mondiaux. Il est à noter que l’expansion et la croissance tant des grandes que des petites entreprises dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine pourraient élargir les possibilités d’emploi de la main-d’œuvre qualifiée ainsi que de la main-d’œuvre non qualifiée dans la région.
L’intégration économique demeure un aspect important de l’intégration régionale. La croissance des entreprises de différents secteurs, permise par la réduction des obstacles tarifaires et non tarifaires, pourrait favoriser la circulation non seulement des capitaux mais aussi de la main-d’œuvre à mesure que de nouvelles possibilités d’emploi se présentent sur le continent. En outre, la Zone de libre-échange pourrait offrir davantage de perspectives de croissance pour les petites et moyennes entreprises et l’emploi indépendant productif, et contribuer à réduire efficacement l’emploi informel, très largement répandu en Afrique.
En ce qui concerne la création d’emploi, notons que selon le scénario approfondi des IDE de la ZLECAF, cette dernière contribuerait à créer jusqu’à 17,9 millions de nouveaux emplois, avec jusqu’à 2,45 % de la main-d’œuvre transférée vers des secteurs en expansion sur le continent. Plus les changements de production sont importants dans chaque scénario de la ZLECAF, plus les effets sur l’emploi sont importants.
Globalement, ces facteurs auront un effet net sur les revenus et les niveaux de pauvreté des habitants de la région. À ce propos, soulignons que le rapport 2020 sur la ZLECAF montre que cette Zone a le potentiel d’augmenter de 7 % le revenu sur le continent (par rapport au scénario de base sans la ZLECAF) d’ici 2035, principalement en stimulant le commerce inter-régional de produits manufacturés.
En termes monétaires, les gains s’élèvent à environ 445 milliards de dollars en 2035 (aux prix et taux de change de 2014). Les résultats soulignent toutefois que la réalisation de ces gains ne se limite pas à la réduction des droits de douane. En fait, les gains de revenu réel (variation équivalente) résultant de la seule libéralisation tarifaire sont faibles à l’échelle du continent, soit 0,22 %. Les gains découlant de la libéralisation tarifaire et de la réduction des barrières non tarifaires (BNT) (avec l’accès accru aux marchés non africains) entraîneraient une augmentation de 2,4 % en 2035 pour le continent.
Ces gains augmentent de 4,6 points de pourcentage supplémentaires lorsque des améliorations sont apportées à la facilitation des échanges .En termes monétaires, les améliorations des BNT dans les biens et les services, et en particulier les améliorations des mesures de facilitation des échanges, jouent un rôle essentiel, représentant 292 milliards de dollars sur les 450 milliards de dollars de gains de revenus potentiels, reflétant à nouveau les BNT élevées et les goulets d’étranglement de la facilitation des échanges qui limitent le commerce en Afrique et entraînent de longs retards omniprésents à la plupart des frontières du continent.
Enfin, bien que le continent soit de loin le plus grand gagnant dans l’ensemble, le reste du monde en profite également : le revenu réel augmentera de 76 milliards de dollars d’ici 2035, ce qui se traduit par un gain de 0,1 % par rapport au scénario de base.
II.2.2. IMPACT DE LA ZLECAF SUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
Selon les estimations de la Banque Mondiale, la mise en œuvre du scénario sur les échanges de la ZLECAF pourrait contribuer à sortir 40 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035. Les projections dans le cadre du scénario sur les échanges de la ZLECAF indiquent que 277 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035 (ce qui équivaut à 14,8 % du taux de pauvreté), soit 40 millions de moins que dans le scénario de base.
Le rapport 2020 sur la ZLECAF estime que le scénario sur les échanges de la ZLECAF (qui implique une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, ainsi que des améliorations des mesures de facilitation des échanges), pourrait sortir jusqu’à 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, 70 % des gains économiques et de la réduction de la pauvreté provenant de la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges (ECHANDI, R., et al, 2022).
La raison de cette différence est que ces estimations ont été réalisées avant la pandémie de COVID-19. Si l’on considère que la pandémie mondiale a entraîné une augmentation nette de près de 51 millions de personnes en 2020 vivant dans l’extrême pauvreté par rapport au niveau pré pandémique, les estimations actualisées présentées dans cette étude suggèrent que la mise en œuvre du scénario sur les échanges de la ZLECAF pourrait sortir 40 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035 (reflétant l’incidence initiale plus élevée de la pauvreté sur le continent en 2020).
Le scénario général des IDE de la ZLECAF et le scénario approfondi des IDE de la ZLECAF pourraient permettre à 5 millions et 10 millions de personnes supplémentaires, respectivement, de sortir de l’extrême pauvreté d’ici 2035. En ce qui concerne la réduction de la pauvreté, les projections du scénario général des IDE de la ZLECAF indiquent que 272 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté en 2035, soit 5 millions de moins que dans le scénario sur les échanges de la ZLECAF. Les projections du scénario approfondi des IDE de la ZLECAF suggèrent que 10 millions de personnes de moins vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035 par rapport au scénario sur les échanges de la ZLECAF. (ECHANDI, R., et al, 2022).
Le scénario plus ambitieux d’intensification des IDE de la ZLECAF contribuerait à réduire le taux d’incidence de l’extrême pauvreté à 14,3 % d’ici 2035 (contre 14,8 % dans le scénario sur les échanges de la zone ZLECAF). Le scénario général et le scénario approfondi des IDE de la ZLECAF pourraient aider à sortir 6 millions et 13 millions de personnes, respectivement, de la pauvreté modérée (personnes vivant sous le seuil de pauvreté supérieur de 5,50 dollars par jour (ECHANDI, R., et al, 2022).
CONCLUSION
La persistance d’une pauvreté généralisée et extrême est peut-être le plus grand échec de l’économie mondiale contemporaine et le plus grand défi qu’elle doit relever à ce XXIème siècle.
En effet, les pauvres ne jouissent pas des libertés essentielles d’action. Beaucoup d’entre eux ne peuvent pas se nourrir, se loger, s’éduquer ni se soigner convenablement et n’ont par conséquent aucune possibilité d’épanouissement personnel. Ils sont extrêmement exposés aux maladies, aux bouleversements économiques et aux catastrophes naturelles. Par ailleurs, ils sont maltraités par les institutions de l’Etat et n’ont aucune influence sur les grandes décisions qui modèlent leur existence.
Au quotidien, ces multiples privations sont aussi intenses que douloureuses, comme en témoignent souvent les enquêtes menées auprès de pauvres sur leur vie. Il peut sembler à ceux qui vivent dans la misère que l’espoir de voir leur situation s’améliorer demeure négligeable.
Cette pauvreté résulte de phénomènes économiques, politiques et sociaux qui interagissent et, souvent, se renforcent les uns les autres, aggravant ainsi le dénuement dans lequel vivent les pauvres.
Dans un monde où la redistribution des ressources économiques est souvent calquée sur celle du pouvoir politique, le mode de fonctionnement des institutions publiques peut être particulièrement désavantageux pour les pauvres.
Par ailleurs, ils sont souvent victimes de la corruption et de l’arbitraire de l’Etat. Les normes, valeurs sociales et les mœurs qui font que, au sein de la famille, de la communauté ou sur le marché, les femmes, certains groupes ethniques ou raciaux, ou les personnes socialement défavorisées soient exclues, influent puissamment sur le résultat des activités de lutte contre la pauvreté.
La vulnérabilité des pauvres faces à des événements extérieurs qui échappent en grande partie à leur contrôle, tels que la violence, les chocs économiques, contribue à leur mal-être, aggrave leur situation matérielle et tourne les rapports de force à leur désavantage.
Face à ce constat, la communauté internationale s’est engagée dans la lutte pour éradiquer la pauvreté. C’est ce qui justifie l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2000 et les Objectifs de Développement Durable en 2015.
Depuis on constate globalement dans les pays en développement une baisse sensible de la pauvreté. Cependant, les progrès n’ont pas été uniformes à l’intérieur des régions et d’une région à l’autre. Si la pauvreté a fortement reculé dans la plupart des pays d’Asie, les progrès ont été plus lents en Afrique, et en particulier en Afrique subsaharienne. L’incidence, l’intensité et la sévérité de la pauvreté restent élevées.
Néanmoins, la zone de libre-échange continentale africaine qui est entrée en vigueur le premier janvier 2021 redonne de l’espoir aux peuples africains, car elle constitue un outil nécessaire pour éradiquer la pauvreté. En effet, la ZLECAF offre aux pays africains les avantages économiques et sociaux potentiels en termes de stimulation du commerce, d’attraction des investissements directs étrangers (IDE), de participation accrue aux chaînes de valeur mondiales, d’accélération de la croissance économique, de réduction de la pauvreté et d’augmentation de la prospérité partagée.
L’intégration profonde que promet la ZLECAF renforcera la résilience aux chocs et jouera un rôle essentiel dans la réduction des obstacles qui entravent actuellement la croissance économique. L’accord établissant la zone de libre-échange continentale africaine, s’il est pleinement mis en œuvre, facilitera la circulation des biens, des services et des investissements sur un marché de plus de 1,3 milliard de personnes. La mise en place de règles claires devrait favoriser l’esprit d’entreprise et les investissements transfrontaliers, et garantir un fonctionnement équitable et efficace des marchés.
Selon le scénario le plus ambitieux d’intensification des IDE de la zone ZLECAF, cette dernière contribuerait à réduire le taux d’incidence de l’extrême pauvreté à 14,3 % d’ici 2035, contre 14,8 % du scénario sur les échanges de la même Zone. Le scénario général et le scénario approfondi des IDE de la ZLECAF pourraient aider à sortir 6 millions et 13 millions de personnes, respectivement, de la pauvreté modérée (personnes vivant sous le seuil de pauvreté supérieur de 5,50 dollars par jour)
Pour sa réalisation, la ZLECAF exige des pays qu’ils coopèrent pour simplifier et harmoniser les procédures de commerce et de transit, et qu’ils mettent en place des structures et des processus institutionnels permettant de surveiller l’élimination des obstacles au commerce. Les gains de revenus résultant des seules mesures de facilitation des échanges pourraient s’élever à 292 milliards de dollars d’ici 2035.
Un marché consolidé pour l’Afrique, avec un abaissement des barrières d’entrée et une plus grande convergence réglementaire, est également susceptible d’attirer les investissements étrangers du continent et du reste du monde. Les investissements directs étrangers permettraient, ensuite, de créer des emplois et d’attirer des technologies et des compétences avancées.
S’ils sont bien gérés, les investissements étrangers peuvent renforcer les capacités locales et créer les liens qui aident les pays à s’intégrer dans les chaînes de valeur régionales et mondiales. La croissance des emplois et des revenus qui en résulterait pourrait sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035.
L’éradication de la pauvreté à travers la ZLECAF passe par sa réalisation. Cette réalisation est liée aux défis que doivent relever les pays membres. Ces défis sont nombreux, mais nous pouvons citer quelques-uns, notamment : les problèmes des infrastructures de transports et communications, le manque de complémentarité des économies africaines, la diversification des économies des pays membres, les problèmes de la gouvernance et de l'amélioration du climat des affaires, les crises sécuritaires, perte des recettes due à la suppression des droits de douane etc.
Tous ces défis peuvent être relevés à travers la volonté politique des dirigeants africains. En effet, il nécessaire pour les dirigeants africains de promouvoir un état d’esprit politique commun pour favoriser l’intégration économique du continent. Un état d’esprit qui doit privilégier les gains économiques partagés au détriment des rivalités historiques ou des gains économiques relatifs.
En tant que continent, la réduction des tarifs commerciaux intra-africains présente des avantages considérables à long terme qui peuvent être partagés par tous. L’élimination de l’obstacle aux mentalités politiques qui mettent l’accent sur la rareté au profit de l’abondance demeure une priorité pour la réussite de la ZLECAF.²²
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